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Les inondations de 1910 explications et reportage Crues de référence - Station Bray-sur-Seine · crue du 30/03/2001 - 2.83 m · crue du 02/04/1998 - 3.12 · crue du 25/01/1910 - 4.42 m
Les grandes crues se sont toujours produites entre décembre et février et sont caractérisées par un étalement important dans le temps : il faut en moyenne 5 jours à partir du moment où la crue a atteint son maximum pour que l'eau redescende, et 15 jours pour un retour sous la cote d'alerte.
Commencée en janvier, la crue de 1910 (qui a duré 45 jours) est considérée comme l'une des deux plus importantes crues de l'histoire de Paris, après celle de 1658 dont on ne connaît pas les cotes avec précision.
LES ORIGINES CLIMATOLOGIQUES de cet événement ont été largement analysées par les spécialistes et correspondent à un schéma général applicable à la plupart des grands bassins-versants connaissant des crues lentement évolutives, contrairement aux phénomènes torrentiels.
Il faut en retenir tout d'abord une phase préparatoire, liée à des pluies peu intenses mais répétées et sur de vastes territoires, sévissant de fin décembre 1909 à mi-janvier 1910. La pluviométrie de cette période fut en effet largement supérieure à la normale (150 à 200% selon les secteurs du Bassin Parisien), dépassant les 100mm un peu partout, parfois nettement (150 à 160mm). Survenue en saison froide, donc sous faible évapotranspiration, cette abondance s'est traduite par la saturation plus ou moins avancée des nappes phréatiques et des sols sur l'ensemble de ce vaste bassin-versant, sur un sol gelé, conditions sine qua non pour que toute nouvelle averse soit appelée non plus à s'infiltrer mais à ruisseler.
A ces phénomènes préparatoires a succédé l'averse décisive de la crue, répartie en plusieurs paroxysmes (10-12, 17-20 et 23-24 janvier), affectant tour à tour les affluents de la Seine en amont de Paris. C'est surtout les 4 jours du 17 au 20 janvier qui en ont rassemblé les abats d'eau principaux : 120mm à Château-Chinon, 94 à Montbard, 82 à Bar-sur-Seine, 79 à Chaumont et à Joigny. Certes, nous sommes loin des déluges méditerranéens qui peuvent fournir 4 fois plus d'eau en 4 fois moins de temps ; mais, pour un bassin-versant de cette taille, hors de zone montagnarde, la durabilité et l'extension spatiale des pluies sont seules à pouvoir générer des crues importantes, ce que ne pourrait faire une averse très intense, mais limitée dans l'espace et de faible durée.
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